Des MUL au Valier
Vendredi 20 juin.
Prenant un peu d'avance sur mes petits camarades, je démarre du parking de la vallée du Riberot sur les coups de 15 heures, direction le cap des Lauzes et + si affinité....
Fabienne, Sabine, Thierry, Frédéric, François-Luc et Claude ont rendez-vous sur ce même parking le soir même. Ils démarrent la balade le samedi matin.
Il fait beau et chaud...on va pas se plaindre après le printemps pourri qu'on vient de traverser! Le début de la balade s'effectue dans les sous bois. L'ombre procure une fraîcheur appréciable...qui ne dure qu'un court moment car la pente me fait monter à température rapidement!
La fraîcheur du sous bois et le glou-glou du torrent
Les conditions de marche sont bien plus agréables que lors de la reconnaissance 3 semaines auparavant pluie et froid étaient nos compagnons!
Au passage de la cabane d'Aouen, Inda, le patou des Pyrénées, n'est pas là, les brebis non plus. Je remarque que les sommets sont accrochés par la brume et que celle-ci a tendance à descendre...et moi je monte! Sûr, on va finir par se rencontrer!
C'est chose faite au cap des Lauzes. Pas la peine de lever la tête pour chercher des repères visuels...je continue le GR 10 vers le col de Laziès.
Je devine le passage du col à l'épingle que fait le sentier. Aucun endroit pour poser la tente. Mes pas m'amènent à un autre col, juste avant que le chemin ne plonge vers le l'Étang d'Ayes. Ici un replat accueillant pour une Zoïd...
Après le soleil, une brume épaisse
Sensation étrange que de se retrouver seul dans cet environnement bouché et feutré. Ça me rappelle des soirées solitaires de la HRP (l'orage en plus!). J'ai une pensée aux copains d'en bas...
Samedi 21 juin.
Au réveil la configuration a bien changé! Temps superbe, ciel bleu de chez bleu! Face à moi, plein Sud, le passage vers le pic du Craberou. Un caoua et vamos!
C'est mieux, non?
Il faut s'aider un peu des mains pour accéder aux estives qui mènent au Craberou. Du pic, une vue superbe sur la plaine ariégeoise au Nord et sur les sommets encore enneigés au Sud.
Je me dirige vers la cote 2162 d'où je pourrai voir arriver une "bande de MUL". C'est bien ces petites fourmis qui arrivent au cap des Lauzes sur les coups de 10h 30. Je fais de grands signes avec le chapeau mais d'en bas, je pense qu'ils ne doivent pas voir grand chose. Je fais alors demi-tour vers le Craberou, lieu de notre rencontre.
La jonction a lieu vers midi. Bien heureux de revoir Fabienne, Thierry et François-Luc, Sabine et Frédéric (avec qui j'avais reconnu le parcours) et de faire connaissance avec Claude, un ami de Fred. Manquent à l'appel Coyotte 26 reparti dans son Japon d'adoption, Ith, Zaack77 et Pat bien sûr, tout occupé qu'il est à baratiner les corps médicaux!...une petite pensée amicale...
L'après-midi nous longeons les crêtes pour nous rendre à la cabane des Espugues, point de départ pour l'assaut du Valier demain matin.
Cabane des Espugues, lieu de vie des souris (les bêtes, hein!) locales!
Nous arrivons assez tôt à la cabane (15h 30) ce qui laisse tout loisir à la douche dans le mince filet d'eau que nous procure gracieusement une source à proximité. Le paysage alentour mérite toute notre attention. Au Sud, les Lauzets et le col de Pécouch avec, à sa gauche, le Valier. Nous faisons et refaisons le tracé d'accès au col!
La soirée se passe gentiment entre photos, sieste et étude de la psychologie ariégeoise du Couseran avec un montagnard qui nous a rejoint à la cabane! Et il nous tient un cours magistral, le bougre!
Pastis avant les nouilles chinoises, alcool de quetsches après la compote de pomme et...au lit!
Highpic y a vu l'oeil de Dieu!
Les génies des estives
Dimanche 22 juin
5 heures du mat' j'ai des frissons....le réveil de Highpic fait son office: il réveille toue la chambrée! Notre guide spirituel prend le temps nécessaire pour se réveiller comme il faut...
Dur dur...
Le vent a soufflé fort cette nuit après que les cloches des chevaux se soient tues...c'est dire le confort de sommeil!
Ce dimanche matin, ciel clair. Les étangs, 150 m plus bas attendent notre passage. A 6 heures la joyeuse troupe se met en branle. Les dames sont guillerettes et les messieurs de fort bonne humeur...un dimanche qui démarre bien quoi!
Étang d'Auruech
L'approche du col de Pécouch se fait par un bon sentier bien marqué. C'était bien la peine de se crever les yeux la veille au soir pour repérer un passage! Le départ matinal nous amène à cheminer à l'ombre. Ce n'est qu'à proximité du col que le soleil nous salue.
De l'ombre à la lumière
Au col de Pécouch
Un bon névé nous amène doucement jusqu'au col sans crampons. De l'autre côté c'est encore la nuit. Nous distinguons le refuge des Estagnous où doivent se préparer une cohorte de randonneurs ayant le même objectif que le nôtre! D'ailleurs les premières "files" se détachent sur la neige en contre bas.
Le refuge des Estagnous
Centre de gravité bien réglé
Tu passeras le névé (proverbe ariégeois)
Quant à nous, nous évitons de descendre au refuge pour ne pas trop perdre d'altitude. Highpic nous ouvre la voie à coups de crampons à flanc d'un névé pour rejoindre la trace vers 2300 m. Il en reste 500!
Nous déchargeons les sacs des objets superflus pour gravir le Valier "allégé". Je remercie au passage mes camarades MUL qui ont permis au vieillard que je suis de grimper sans rien sur le dos. Qu'ils en soient remerciés pour des siècles et des siècles!
Au col de Faustin
Les 200 derniers mètres se font tranquilou, crampons déchaussés. En haut c'est, comment dire...c'est...c'est...
Highpic en manque d'oxygène!
...c'est divin!
Après avoir salué mes collègues gascons du club de rando d'Ornezan qui avaient annoncé leur ascension du Valier dans la "Dépêche" (tant qu'à faire!), nous entamons la descente. La prudence s'impose avec une neige ramollie. D'ailleurs je me livre aux joies toutes relatives d'une glissade improvisée!
L'étang Rond, au-dessus l'étang Long encore gelé
Après avoir récupéré nos affaires nous descendons au refuge pour y casser la croûte devant une bonne bière bien méritée! Les randonneurs gersois font fi de la MUL attitude avec les terrines en verre de pâté, les bouteilles de St Mont et les saucissons de Trie sur Baïse! Il a bien fallu monter tout ça au refuge! Comme quoi les vérités sont multiples dans ce bas monde!
Bouffe MUL
Bouffe gasconne!
Puis c'est la longue descente vers le parking...des cailloux, des cailloux et encore des cailloux...j'ai la plante des pieds en feu! Heureusement, la monotonie de cette descente est interrompue par la fraîcheur des cascades que nous rencontrons en chemin.
17 heures...la délivrance...enlever les godasses, faire trempette et siroter la bière que mes camarades MUL avaient pris la précaution de mettre au frais, dans le torrent, la veille avant de grimper!
Encore une sortie fort réussie...je les embrasse tous!